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Les DRH et la valorisation des risques humains, ou oser préserver le capital humain


L'organisation dispose d'une direction, cheffe d'orchestre des moyens humains de l'organisation. C'est elle qui recrute, forme, valorise, rémunère le capital humain : la direction des ressources humaines. Chaque action qu'entreprend la DRH peut générer un risque.

Risque managérial, risque de conflit social, risque d'erreur de recrutement, risque de perte de talent, risque pour la sécurité de et dans l'organisation. Pour prévenir les risques, la DRH a mis en place des processus et procédures de travail, un SIRH, des outils managériaux... bref elle est devenue un vrai prestataire de service interne. Pour autant, le risque zéro n'existe pas en RH et la DRH le sait bien.

Elle a d'ailleurs souvent été remise en question dans ses compétences et sa légitimité par une direction générale qui n'assume pas ses choix quand un problème survient avec ce capital humain. Elle est donc devenue frileuse, la DRH. Son esprit d'initiative s'en est trouvé réduit et les conséquences sur le développement de l'organisation n'ont pas tardé à se manifester. La croissance en stagnation, la compétitivité de l'organisation compromise, la productivité et la qualité du travail en net recul, l'employabilité remise en question, le bien-être au travail réduit, la loyauté disparue. Elle n'est bien entendu pas seule responsable, la DRH des difficultés de l'organisation ; les choix stratégiques de la direction de l'organisation pèsent fortement.Alors, c'est quoi sa responsabilité ? La responsabilité de la DRH est de prendre le risque de mener une politique de préservation du capital humain quelques soient les circonstances internes ou externes ; que celles-ci soit favorables ou défavorables. Or, là elle n'a pas su faire.Elle n'a pas su promouvoir l'éthique managériale, elle n'a pas su mettre un place un dispositif de transfert de compétences, elle n'a pas su contribuer au développement des compétences, elle n'a pas su promouvoir la diversité des recrutements, elle n'a pas su contribuer à l'évolution des emplois, elle n'a pas su contribuer à la sécurité des personnes, elle n'a pas su collaborer en interne et en externe.

Elle n'a pas su parce qu'elle gère l'instant, l'administration, la masse salariale, les coûts avant de valoriser et de préserver le capital humain.

Elle n'a pas su, ou elle n'a pas pu ? Sans doute les deux à la fois, une politique de préservation du capital humain nécessitant une forte culture RH, pour pouvoir l'affirmer, voire l'imposer dans tous les dispositifs mis en place par l'organisation.

La DRH le sait : la préservation du capital humain constitue un élément de la compétitivité des organisations ; elle permet la croissance de l'organisation, évite la perte des compétences, maintient l'employabilité.

Alors, qu'aurait-elle du faire la DRH ? Elle aurait du OSER ! Tout simplement oser : s'affirmer, éduquer, acculturer la direction, le management à cette notion de préservation du capital humain. Bien sur, ce n'est pas si simple. La pression interne est forte. La DRH ne va pas sauver l'organisation si celle-ci ne le souhaite pas. Elle peut oser cependant, tout en respectant cette organisation et ceux qui la dirigent dans leurs convictions et leurs croyances.

Elle doit donc avoir du courage pour OSER PRENDRE DES RISQUES, la DRH. C'est à ce prix qu'elle devient compétente, efficiente et sort de son rôle de gestionnaire. Elle devient alors la cheffe d'orchestre... pas celle qui fait la pluie et le beau temps... celle qui donne les moyens à l'organisation de vivre et de durer dans de bonnes conditions économiques et sociales.

Sabine Vansaingèle


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